Direction le Maroc
, nous commençons notre remontée vers le Nord.
Le vent reste imperturbable au secteur Nord-Est (45°), force 5 en moyenne.
Le GPS nous donne 247 Milles au cap 51°, à 6° du lit du vent il va donc falloir tirer des bords. Et comme on dit : « vent dans le nez, deux fois la route et trois fois la peine ».
Dimanche 9 Mars 2003.
8H40 corps mort
largué, Génois 2 ris, trinquette et grande voile 1 ris, on file 6 nœuds malgré
la mer de face. Cap au 120, ce n’est pas terrible pour notre route mais il faut
aller chercher le large et le courant est aussi contraire, il descend le long
de l’Afrique.
Les traînes sont
mises à l’eau, avec la gîte le fil se prend dans l’éolienne… qu’il faut stopper
d’urgence puis il faut couper la ligne qui reste coincée dans le roulement.
A 1 mille de la côte
nous avons déjà les premières tortues.
11H40 RFI qui donne
un avis de très grosse houle (supérieure à 6m) sur les côtes Africaines due à
une très grosse dépression d’il y a deux jours sur l’Atlantique.
Nous virons et retour
case départ…
Lundi 10 Mars 2003
Nouveau départ, vent
un peu moins fort, houle 3 à 5 m, sur l’Afrique toujours grosse houle qui aura
diminué le temps que nous arrivions.
Vent légèrement plus
Nord, on fait du 105°.
Mi journée, au large
toutes les voiles sont renvoyées. Nombreuses tortues et dauphins.
Le vent prend encore
du Nord, nous barrons pour gagner au maximum en Cap 65°
Le vent faiblit dans
la nuit, 5H00 par 28 N 542 – 11 W 498 nous virons. Erreur de relever point qui
nous plaçait à 12°W498… à quelques milles des côtes.
9H00 on reprend la
route vers l’Est mais le vent faible ne nous permet pas d’étaler le courant,
nous reculons par rapport à notre Way-point d’arrivée. A la mi journée le vent
donne du Nord et nous réussissons à faire route directe sur Essaouira. Les
enfants se baignent à la traîne, un peu de pêche.
Navigation parallèle
à la côte, un fleuve de plancton derrière Ulisse toute la nuit, quelques
dauphins qui font de belles traînées fluorescentes.
Au matin nous sommes
tout proche de la côte à une dizaine de milles, la grosse houle revient sous
forme de ressac, nous sommes obligés d’amener les voiles car le vent n’est pas
assez fort devant cette agitation. Malgré le moteur, il faut tirer des bords
contre la houle.
Quelques oiseaux
terrestres viennent nous voir, même un hibou qui n’arrive pas à se poser à
cause de la houle. Les plus petits viennent se poser jusque dans le carré.
La météo donne toutes
sortes de vent mais pas le NE que nous avons… Il fait chaud, les enfants se
baignent, très nombreuses tortues, crabes nageurs.
En fin d’aprem, VHF
du port d’Agadir donne un avis météo de fort vent d’Est et grosse houle
dangereuse à cause d’une dépression dans le Sud. Pour l’instant vent nul, on
marche sous moteur.
23H45 le vent d’Est
fort arrive, nous sommes à 11 milles du Cap Ghir, à la sortie du golfe
d’Agadir. Vent de travers nous marchons bien, nous serons vite à l’abri du Cap.
1H00 Génois enroulé,
trinquette et GV 2 ris on marche toujours à 8 nœuds.
2H00 nous sommes
derrière le cap Ghir, le vent faiblit et la mer est plus calme. Une demi-heure
après il n’y a plus de vent, on met le moteur… qui s’arrête quelques instants
après.
Vérification du
moteur, le problème semble être la pompe à injection, caisse à outil ouverte,
tous les panneaux et la descente démontés.
Le vent en profite
pour tourner au Nord Ouest et se met à souffler très fort, tout se retrouve en
vrac :sur le pont les voiles ne savent plus où elles en sont et à
l’intérieur les quelques outils roulent où bon leur semble.
Loïc vient nous aider
à réduire les voiles, ranger et reprendre la route. Un quart d’heure après tout
ce travail le vent diminue et il faut à nouveau renvoyer de la toile. On se
retrouve encore à tirer des bords.
Fred slalome au
milieu des pêcheurs aidé des enfants.
Le vent diminue
régulièrement et en fin de matinée nous sommes encalminés à quelques milles de
la côte. Les enfants se baignent, jouent de la musique, un peu d’air on repart.
Il fait chaud malgré
la brume.
13H00 on craque, on
met l’annexe à l’eau à couple d’Ulisse puis on avance avec le hors bord,
vitesse 2 nœuds. Loïc reste plus d’une heure à barrer dans l’annexe.
Avec la vitesse on
subit moins la houle ce qui permet de travailler sur la jupe et de
préparer l’installation du hors bord
sur celle-ci. Nous avions gardé le montage réalisé lors de la mise à l’eau
d’Ulisse après les premiers travaux en 97. L’annexe est remontée et nous
poursuivons la route plus facilement à 2.5 nœuds.
18H00 un petit NE se
lève, on remballe le hors bord et on reprend la route au prés serré, réduction
des voiles progressive. On allume l’ordinateur pour vérifier les cartes
électroniques et noter différents Way point, sans moteur il vaut mieux être sûr
de son coup pour entrer à Essaouira. Nav au Gps et au radar pour optimiser la
route.
La houle arrache la
planche du hors bord sur la jupe… il faut envisager de rentrer avec l’annexe à
couple.
22H50 le vent a pris
un peu d’Ouest très bien pour nous, on peut rentrer direct dans la baie et
suivre l’alignement sans tirer des bords.
Mer plus calme, Frédo
tente de trouver des feux de port au milieu des lumières de la ville pendant
que Fred en profite pour fixer avec des bouts la planche sur la jupe. Petit
bricolage avec les outils portatifs dont il faut trouver La batterie chargée,
la première n’étant jamais la bonne.
Les Américains nous
coupent le GPS… nous devons naviguer au radar pour prendre la passe et éviter
les récifs à gauche et les îles de Mogador à droite. De chaque coté la houle
déferle, visible avec une superbe lune et sur le radar. L’alignement est trouvé
parmi les lumières de la ville, cap au 128°5.
Loïc à nouveau appelé
à l’aide se lève sans état d’âme.
Une fois dans la baie
nous remontons sur la jetée du port, un peu trop tôt et on fait un petit tour
sur nous même histoire de ne pas trop raser les hauts fonds.
Devant l’entrée du
port, le hors bord reprend sa place, nous amenons les voiles et approchons tout
doucement en essayant de repérer les installations portuaires. De très nombreux
petits pêcheurs sortent avec leurs barquets, ils nous saluent pour la plupart.
Nous repérons le
petit ponton sur la droite, il y a 2 petits voiliers, nous nous mettons à
couple de la vedette des douanes juste devant. Saïd vient nous accueillir et
nous met à couple des 2 voiliers. Arrêt du moteur et quel moteur bien contents
qu’il nous ait dépanné. Le GPS revient lui aussi. Il est 23H40 rangement du
pont, du hors bord et casse croûte bien sûr. Les mains tirent un peu après
toutes ces manœuvres.
Essaouira 31 N 305 – 9 W 465
Nous avons fait 384
milles pour 247, ce n’est pas trop mal vu les conditions, 87H00, vitesse
moyenne de 4.4 nœuds.
Matinée
administrative sympa avec les autorités qui nous souhaitent la bienvenue,
Douanes, Police, bureau du port puis balade en ville et surtout le marché.
D’abord trouver un
distributeur de billets, pas de problème car ici c’est très touristique, 10
Dirhams pour un Euros les comptes vont être faciles.
Découverte de la vie
Marocaine et du système commercial. Ce n’est qu’une succession de tous petits
commerces (quelques mètres carrés) qui ne vendent qu’une catégorie d’articles
(légumes secs, farines et sucre ou boissons ou laitage et pain ou gateaux seuls
ou « vaisselle » ou tailleur... Il peut y avoir 10 fois le même shop
à la file. Petits forains aussi pour de la menthe ou des gâteaux ou des
mouchoirs en papier, voir même des cigarettes à l’unité. Achat d’une carte
Maroc télécom, il n’y a pas de discounteurs ici.
Balade jusqu’au petit
souk devant les remparts. Des olives, de beaux petits pains ronds, des dattes
et bien sûr des fruits et légumes frais. Un peu de viande de bœuf, chez les
bouchers la viande est pendue devant l’étale ou posées sur le comptoir… au
soleil, quelques tripes aussi. On peut acheter le poulet sur pieds ou déjà
prêt. La viande est très bonne et semble tenir le coup.
Comme nous pensons
rester un petit mois nous essayons de repérer des marchands sympas où nous
pourrons retourner et discuter.
Beau choix de gros
poissons à prix raisonnables surtout les crevettes fraîches à 30 Dh le kilo.
Enormes crustacés.
L’école reprend de
plus belle
On travaille même le
week end en rattrapage et en prévision d’une virée à Marrakech
Fred s’occupe du
moteur
On trouve un
diéséliste nouvellement installé
Abderrahim se plait à
expliquer les détails de fonctionnement de sa machine et après avoir réparé Le
Perkins il nous propose d’aller avec lui jusqu’à Marrakech
Voiture de location
300Dh / j si plus de 3 jours
On se rend Au Bled
La route est longue,
on arrive de nuit en traversant 3 fois l’Oued et espérant qu’i ne pleuvra pas
trop ces prochains jours si on veut repartir..
In cha’
Allah ! ; la famille est grande et il faut noter les prénoms pour
tenter de les retenir
Ayant mangé la
Pastilla juste avant de monter en voiture Frédo ne supportera pas la première
nuit
Océane la deuxième
mais en tentant de refuser un tant soit peu on ne se fait qu’une crise de foie
par jour et seulement les nanas…
Village de maisons en
torchis qui commence à être remplacé par des parpaings
Les intérieurs, on ne
peut plus simples : Rien sauf quelques tapis et coussins
Repas sur repas avec
quelques promenades en campagne
Les filles passent
leurs journées dans l’étable qui comporte une petite pièce pour l’âne et les
lapins. N’ayant pas de jouets les enfants jouent à pouponner les lapereaux
Fatima en propose un
en cadeau pour chaque enfant.. difficile de refuser mais tout de même !
Petit tour à
Marrakech écourté par Océane vomissant et l’orage qui inonde la Place Jema f’na
durant 30 minutes que l’on passe à contemplant les touristes courant d’un bus à
un autre…
Océane assise
dans une pharmacie sous le regard compatissant des locaux
Retour dans la
famille d’Abderrahim pour La Tajine
Heureusement
la jeune cousine parle très bien français et un voisin de la tante qui vient diner à quelques bases malgré sa vie passée dans
la cambrousse
On commence à
connaître nos marchands et Driss le plus curieux vient déjeuner un matin en
portant la soupe et les beignets
Il est plus
difficile de faire venir Fatiha du cybercafé car elle n’ose pas venir seule
A chaque fois
on est gêné par les cadeaux qu’ils apportent et ce n’est que le début
Pour terminer
notre visite marocaine on se fait inviter par Said Kouiss pour manger le
couscous chez lui
Sa femme
Fatima ne veut absolument pas nous laisser repartir sans nous avoir fait le
Henné nous revenons donc y passer tout le samedi après midi
En échange ils
passent au bateau mais un peu précipitamment car ce sont les grandes marées et
un fort coup de sud Ouest a soulevé une houle très inconfortable rendant malade
la jeune Soukaina
Le henné
étant réservé aux trois nanas Loïc
accompagne Saïd à un match de basket et « on a gagné ! »
6 mains et 3
pieds à tatouer prennent tout l’après midi
le dessin se
fait avec de la pâte poussée à la seringue : doigts écartés sans bouger ,
on n’est pas peu fiers d’avoir des enfants calmes ! parfois !
quand cela
commence à sécher il faut humecter avec un mélange de : citron , poivre,
ail, ….
On attend encore un peu et on tapote du coton
hydrophile
On passe la nuit
comme cela !!! avec si on ne veut pas retrouver des petits bouts partout ,
des chaussettes sur les mains.. ;
Le matin on
dépiaute le tout et cela reste malgré l’humidité de la navigation une bonne
semaine
Pendant tout
ce temps Loïc s’est fait offrir une chaîne en argent avec une main de Fatma ,
les filles des barrettes bracelets en thuya, Frédo un sac-panier, un
plateau.. ;
On rentre tard
On passe faire un coucou à Fatiha et on repart avec un châle pour Frédo…
Les rues sont
tout de même pleines de monde
Toujours aussi
calmes
Incroyables
essaourriens toujours tranquilles, sans aucune arrogance face à tous les
touristes très imbus de leur personne
Les gamins sur
la plage demandent timidement pour emprunter le ballon et le ramène dès que
l’on fait signe de s’en aller… pourvu que cela dure !
Les vendeurs
de gâteaux et de poissons commencent à bien nous connaître et demandent des
nouvelles des enfants ou des parents quand on est en groupe séparés
Aucune
discussion politique malgré la guerre américano-irakienne
Même vis à vis
des bateaux anglais pas de ressentiment , très conscients du fait que le
tourisme leur apporte beaucoup
Dimanche la
météo n’est pas encore établie on attend donc le Lundi 7h00
Saïd malgré
une longue journée la veille vient une heure plus tôt pour nous dire au revoir
Frédo promet
de repasser Dans 3 ans ½ avec le prochain bateau , Fred peut être avant…
Cela va être
dur de choisir avec La Norvège
Seul petite ombre au
tableau : le courrier
Les colis du cned
étaient arrivés très vites mais une lettre avec des corrections se fait
attendre et une cassette vidéo ne semble pas arriver en France.. il faudra
songer à refaire cette dernière et espérer que le port nous renverra la lettre
si toutefois elle arrive un jour : In cha’ Allah !
On dépasse Areoi
parti un peu plus tôt
On envoie le spi qui
sera amené pour la réduction des voiles
RFI nous annonce que
l’on peut encore réduire…