1. Le choix du lieu d’hivernage
Après tous les conseils et notre virée dans le Nord
il n'y avait pas photo: ce serait Galway.
On retourne donc voir le maître de port et le contact étant toujours aussi chaleureux: "no charge" pour famille nombreuse, française, on s'installe dans les docks à couple d'un pêcheur retraité avec qui on peut faire la causette (John..)
Accessoirement aller au pub au coin de la rue, LE
PADRAIG, le pub des pêcheurs.
Bibliothèque avec internet à 2 pas.
Nombreux supermarchés dont discounteurs (Aldi et
Lidl) avec des prix pour la nourriture plus abordables, jusqu'à 5 fois moins
cher que les villages (pain, lait…)
Pas d'électricité dans les docs, ni de soleil et vent
tournant, on est obligé d'investir dans un groupe électrogène.
Le personnel du port (John, Mike, Paul, Paddy) nous
rendent service, optimist dans leur hangar ainsi que les peintures des bois,
électricité de temps en temps au quai et eau prés des portes, fax…John nous
prête des cassettes vidéo, des livres pour enfants, chocolats à l'occasion de
Noël…
2. On se fait des amis
Grâce à Noël et Breda Leader (cf. recharge de gaz au
mois d'août) on se fait des contacts sympas, leurs amis du club d'aviron:
"Rowing", Gillian et John puis Tony et Di qui nous avaient accueillis
à Kilronan (Aran Island) une nuit de vent d'est.
Au
Biquet's, petit monde où le patron vient de Martigues et connaît les même gens
que nous, il fait du bateau et a le port à sec de Port Saint Louis, le pianiste
du bar n'est autre que le fils de Paul de Moonlight…
Alex,
le plongeur canadien aux "farms fishs" de Roundstone
Adam
(canadien de l'Ouest avec son accent) du bateau VAMOS construit par un
boulanger français.
Les
pêcheurs ayant leurs bateaux dans le port pour l'hiver. Ils pêchent la crevette
rose avec des barquets amarrés dans l'avant port.
Peter
et Simon des bateaux voisins ..;
Le
plus plaisant est de pouvoir discuter en mélangeant les langues et ainsi de
faire tomber les barrières des origines. Chacun ayant à apprendre du langage de
son interlocuteur personne ne se sent trop bête de ne pas toujours tout
comprendre.
Beaucoup
de gens passent discuter depuis le quai…
Les
Irlandais ne comprennent pas que l'on puisse vivre ainsi avec 3 enfants dans un
bateau, même s'ils nous envient un peu et nous disent de continuer.
3. L’apprentissage de la langue
On
doit progresser puisque l'on comprend mieux les personnes incompréhensibles les
premiers jours.
Parfois
on a des problèmes mais on s'aperçoit que les Irlandais en ont eux-même entre
eux, alors il nous reste l'espoir.
On
entre en contact avec différentes écoles et on insiste auprès d'une petite
école mixte de 90 élèves mais on est des nomades et on ne pense pas à masquer
nos intentions de départ, ce qui rebute les institutrices..; on voit pour des
cours privés même si cela doit nous faire chercher un job ou rentrer une
semaine plus tôt …
Les
enfants reconnaissent les bruits et le fonctionnement d'une école en y passant
un petit quart d'heure lors de notre visite au "headmaster" et sont
bien tentés d'y aller.
L'headmaster
nous rappelle et au téléphone le contact se passe bien mais il ne peut obliger
les instites à accueillir les enfants seulement pour un ou deux mois.
Il
semble inquiet par le fait qu'ils ne parlent pas anglais (moi aussi, mais on
aurait pu essayer quelques jours …) le plus dur aurait été de poursuivre
correctement le CNED.
Les
premières heures de cours privés se passent super bien et les 3 monstres
rayonnent après 1 heure de "travail" avec Sarah
On
passe le plus souvent possible à la bibliothèque mais moins que les premières
semaines.
Les
enfants y sont appréciés mais on n'a malheureusement pas le temps d'y passer
plus de temps
Coralie
commence à se débrouiller pour demander des coloriages, plus par signes que par
le langage mais elle essaie tout de même "coloring please"
Le
cours d'anglais du CM2 du CNED est bien fait mais en famille l'immersion n'est
pas suffisante pour apprendre réellement.
4 L’achat d’une télé
L'hiver
s'annonce long, on reçoit une cassette vidéo pour l'anglais du CM2 alors on
investit dans une télé pour s'instruire et regarder les "news".
On décide de la télé puis on se la charge à bras par
les poignées du carton jusqu'au bateau.
Les
enfants ne se font pas prier pour accélérer le pas quand on leur dit que c'est
lourd.
Il
n'y a pas d'antenne accessoire, alors Fred retourne acheter une antenne
d'intérieur mais ce n'est pas terrible à l'intérieur (bateau en alu).
Le
lendemain on retourne acheter un câble de 10 m d'antenne pour essayer dehors
mais bien sûr on ne regarde pas les branchements et on doit retourner en ville
acheter un adaptateur femelle-femelle (allez expliquer cela en anglais!).
La cassette passe en noir et blanc…histoire de PAL,
SECAM et NTSC…
On
continue à gamberger sur les réglages mais comme Jacques doit venir …
On
la ramène mais ce coup ci Fred va en voiture avec John que l'on sort pour
l'occasion du pub.
Notre
accent est toujours aussi mauvais pour expliquer "shopping center" et
"Curry's" mais on y arrive.
Sans
problème le magasin nous rembourse directement en banque via la carte bleue.
Et
Jacques vient la semaine suivante avec une télé française qui passe les
cassettes en couleur!
5. Et par conséquent l'achat d'un camcorder
Pour
recevoir des cassettes des petits enfants, les grands-parents nous offrent un
camcorder.
Mais il faut choisir sur place.
Longues
explications dans une grande surface / achat d'une revue / comparaison avec les
produits en France par téléphone avec Philippe / comparatifs sur internet.
Les prix sont les mêmes partout.
On
se décide dans un petit magasin du centre ville ou les vendeurs ont l'air bien
sympa et compétent.
Cela
a l'avantage d'obtenir un échange standard lorsque le camcorder nous laisse
tomber après une goutte d'eau ou un coup de froid ou les deux.
Il
reste à récupérer la cassette de Noël sur la tempête de neige qui est coincée
dedans…
6. La location d’une voiture
Si
on avait mieux lu les guides genre Routard on aurait su qu'il fallait
s'attendre à une arnaque côté assurance mais il n'y a que l'expérience qui
compte.
Je
crois que l'on s'en est bien tiré en menaçant d'aller chez le concurrent (on
aurait été embêté car au téléphone on a du mal à s'expliquer et il est loin du
centre ville).
7. Visites
touristiques hivernales limitées
Beaucoup
de sites ferment d'octobre à avril.
Ce
qui a le mérite de nous faire faire des économies car la visite ne justifie pas
toujours le prix.
Il
ne fait pas très chaud mais on arrive à pique niquer au soleil, au grand
plaisir des enfants qui peuvent manger en bougeant.
Belles virées dans le Connemara, le pays de la tourbe
et des moutons. La mer est imbriquée dans les terres, les "Twelve
Pins" (12 Pics) et les très nombreux loughs (lacs). C'est splendide,
couleurs hivernales dorées avec les herbes sèches.
Le Burren présente la même géologie que les îles
d'Aran, des champs de pierres à perte de vue, quelques arbres en flamme, rabougris
par le vent et un peu d'herbe pour les vaches, les moutons et des lamas.
Des
falaises: "Cliffs de Moher", on domine la mer à 280 m de haut, face à
l'Atlantique avec toujours un vent glacial. La vue est imprenable sur les îles
d'Aran et l'Atlantique
Limerick
où malheureusement on a perdu le contact avec la deuxième voiture et du coup
mal visité cette ville sans grand intérêt mais quitte à y être …le château
musée, très belle cathédrale; à part ça on ne regrette pas d'être restés dans
les docks à Galway.
Château
de Bunratty et son Folk parc, mais en hiver il n'y a aucune activité.
Il
faut néanmoins une bonne partie de la matinée avec pique-nique au frais pour
visiter toutes les demeures reconstituées.
Le
château vaut le détour et mieux vaut le visiter l'hiver car on a déjà beaucoup
de mal à se croiser dans les tours.
Clonmacnoise,
site religieux du 6ème siècle. Il reste beaucoup de ruines suite aux nombreuses
destructions successives par les Vikings, les Irlandais puis par les Anglais au
16eme
Belles
pierres dominant le Shannon et film explicatif en français pour la présentation
très intéressante même pour les enfants.
Abbaye
de Cong avec sa pêcherie sur les bords du Lough Corrib en lisière d'une belle
forêt humide ( les pieds dans l'eau) de feuillus.
Pub
O'CONNORS à Salthill, vrai musée de toutes sortes d'antiquités.
8. La venue en ferry de la famille et des copains
C'est
bien pratique pour nous de voir arriver la famille en voiture chargée à bloc
mais il faut avouer qu'il y a des voyages plus plaisants.
Ferry
en retard de 3 h à l'aller pour cause de mauvais temps; pas gai pour ceux qui
ont le mal de mer seulement à l'idée de prendre un bateau et retour détourné
par l'Angleterre, pas si mauvais en soit quand cela est prévu car l'autoroute
est gratuite et cela fait passer moins de temps dans le ferry.
Mais
il faut rouler toute une partie de la nuit au lieu de dormir peinard dans une
cabine et attendre les périodes de transfert dans la voiture.
De
janvier à Mars il n'y a plus de ferry direct!
Les
réservations sur place sont du même style que les locations de voiture: quand
on trouve les prix trop élevés on passe de l'accueil sourire à la tchatche
rapide et grinçante…
On
se trouve obligé de réserver sur internet plus convivial …. Ou par téléphone en
France.
Il
y a des copains qui ont aussi testé les nuits d'attente dans les aéroports de
Londres car les avions ne pouvaient pas atterrir à Shannon mais il ne neige pas
toutes les années en Irlande
9. Les horaires d’ouverture des pubs
C'est
comme les horaires de lunch et dîner,
Chacun
fait comme il veut.
Il
vaut mieux se renseigner avant de poiroter plusieurs jours de suite devant la
porte du pub, surtout en période de pluie.
Quand
on vous invite à manger, il ne faut pas hésiter à dire que vous sortez de table
en bon français midi c'est midi et dîner c'est après goûter !
Même
ainsi, on arrive à dîner à 18 h et quand on rentre au bateau vers 20 h Coralie
insiste sur le fait que l'on n'a pas goûté…
Que
d'accord on vient de manger mais on n'avait pas goûté auparavant !
On
est là pour s'adapter et on s'adapte.
10. L'entretien et les finitions du bateau
Pour
éviter aux gouttes de condensation de tomber sur le camcorder, Fred tente de
finir les encadrements des panneaux, entre deux cours du CNED occupant tout
l'espace du carré et nécessitant du calme car les oiseaux préfèrent discuter
bricolage qu'Histoire de France ou règle de grammaire.
On
se remet aussi à la soudure pour faire une jupette au tuyau de poêle car les
diverses pâtes à joint ne tiennent pas et dés qu'il pleut la bibliothèque est
arrosée d'eau de suie…
Le
bricolage a l'avantage de nous obliger à déplacer constamment les volumes et
ainsi de trier les affaires, reprendre l'isolation des placards si nécessaire,
permet d'aérer les shorts et habits de soirées ne servant pas beaucoup…
Vernis
intérieur, peinture sur les bois extérieurs, amélioration des ameublements,
batteries neuves
11. La neige pour Noël
Il
n'y a plus d'eau à bord même pour un café avec Elise passée nous voir entre
deux glissades sur le quai gelé.
Le
robinet prêt des portes est fermé, on va donc au quai extérieur des pêcheurs
pour remplir les réservoirs. Pendant ce court laps de temps la tempête de neige
se lève.
On
retourne à notre place sous de gros flocons de neige en compagnie d'Alex le
Canadien : on se croirait déjà arrivé dans son pays.
Balade
en ville : on ne rencontre que des Français ou Espagnols, les Irlandais se
camouflant chez eux.
Sur
les routes c'est la catastrophe: neige après le gel cela roule au pas quand
cela roule (les taxis refusent de rouler la nuit).
Les
pêcheurs inquiets de notre bien être (mental) nous prête une prise électrique
pour Noël quand nos batteries sont à plat et qu'il neige.
Pour
les enfants c'est la fête !
Le réveillon de Noël avec des huîtres plates et des
palourdes d'Oranmore apportées par Charles Jacob.
Le 31 au Biquet's avec Morgan et Mike pour la musique
cabaret français et une assiette de sanglier au comptoir.
Beaucoup de monde parlant français anglais et
espagnol … après minuit Loïc a du mal à suivre mais il arrive à danser avec ses
sœurs et ils font leur vie ainsi qu'un petit somme avant le retour au bateau à
4 heures à pieds dans le froid.
Mais au bateau il fait bon : on n'arrête plus le
poêle même quand on sort.
12. Les
perspectives - les projets
On ouvre les cartes marines et les Pilot-Charts.
On achète des guides anglais (Insight Guides) avec
plein de photos car malgré notre bien-être il faudra bien continuer le chemin
commencé.
La bibliothèque nous permet de trouver des infos et
de rester en contact avec les copains internautes même s'ils sont arrivés au
Brésil, à Tahiti ou sur le chemin du retour …ou restés à terre!
On prépare un futur carénage (mise au sec à Kilrush
(cher), antifouling…).
Tony doit nous préparer le terrain pour Kilronan aux
Aran (échouage dans le port) et demander au ferry en alu des Iles d'Aran pour
l'antifouling difficile à trouver par ici même par internet …On en parle aussi
aux pêcheurs car retourner sur nos pas à Kilrush ne nous enchante pas et les
locaux trouvent cela inutile d'aller payer 300 pounds pour sortir de l'eau.
L'hiver risquait d'être long et le voilà bien entamé!
Il ne reste plus que 2 mois pour finir tous les travaux, recevoir les copains
francais, profiter des amis irlandais et continuer les cours d'anglais.